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Nourrir le principe vital

Les procédés d’union du yin et du yang pour nourrir le principe vital (Yinyang yangsheng zhi dao)

La sexualité taoïste, l’érotisme et tout ça, ca croustille, et on n’a pas envie de s’en priver, d’autant plus qu’il y a  l’alibi de l’intellect.

C’est pourquoi, ce qu’on vous livre cette fois-ci, c’est à nouveau du sérieux. La sexualité dite “taoïste”, les lecteur(e)s de ” Femme Actuelle” et du “Nouvel Obs”, sont depuis longtemps au courant. Mais là, on vous livre un passage d’une des premières études sur la question, celle de Henri Maspero, grand sinologue français du début du siècle passé, une étude qui reste de première importance. Et c’est bien de sérieux dont il s’agit, car il n’est pas question de partie de plaisir (comme dans le Tantra….), ce dont il est question c’est de devenir immortel (lire l’article) , d’échapper à la mort. C’est donc une entreprise sotériologique et le Taoïsme est bien aussi une religion du salut.

Ceci étant dit, nous avouons qu’il y a une certaine malhonnêteté à ne vous livrer que ce passage – justement celui-là – tiré de son contexte, à savoir l’étude intitulée  ” LES PROCÉDÉS DE NOURRIR LE PRINCIPE VITAL DANS LA RELIGION TAOÏSTE ANCIENNE ” (Première publication : Journal Asiatique, avril-juin, et juillet-septembre 1937., reprise dans « Le Taoïsme et les religions chinoises », Gallimard, Paris, 1971). Mais bon, comme ces histoires de taoïsme sont en fin de comptes assez complexes, nous n’avons, en quelque sorte, gardé que ce qui est le plus accessible, ce qui fait le plus facilement image.

Pour comprendre la portée de ce dont il s’agit il faut savoir que le Taoïste ne conçoit pas l’immortalité comme nous le faisons dans un référentiel chrétien, à savoir l’immortalité de l’âme, mais bien comme celle  du corps. C’est le corps qui sera  immortel, et nous apprenons comment, pour, quand même, composer avec l’évidence de la mort clinique de chacun, même celles des adeptes appelés à la sainteté,  il était dit de ceux-ci qu’ils faisaient “semblant de mourir”.

Comme l’écrit Maspero “le fidèle a l’air de mourir et on croit enterrer son corps ; mais en réalité ce qui a été déposé dans la tombe, c’est une épée ou une canne de bambou à laquelle il a donné l’apparence de son corps, et le corps devenu immortel est sorti du cadavre comme la cigale sort de la chrysalide, pour s’en aller à son gré soit retourner vivre parmi les hommes en changeant de nom, soit habiter le paradis des immortels…“. Dès lors, comme dit toujours Maspero, ” …puisque la Vie Éternelle est une vie dans un corps, et que le fidèle ne reçoit pas normalement un corps nouveau après sa mort, d’où lui vient son corps immortel ? C’est lui-même qui dans le cours de sa vie doit le fabriquer en lui. Et c’est là ce qui fait l’importance des pratiques diététiques, gymnastiques, alchimiques, etc. dans le Taoïsme, à côté des pratiques strictement religieuses : elles servent à la production du corps d’immortalité“.

C’est dans ce contexte que prennent placent les préceptes de la vie sexuelle taoïste. Il s’agit toujours, quelque soit la technique (pratiques sexuelles, diététique…), “de conserver le corps, comme demeure commune de tout ce qui constitue la vie” en tenant compte de ce que l’homme est fait d’un corps xing à l’intérieur duquel sont l’Essence jing, le Souffle qi et les Esprits shen, dont la réunion constitue la personne shen. Le développement de chacun de ces éléments constitutifs devient la raison d’être de nombreux procédés spéciaux consistant à les « nourrir », yang : procédé de « nourrir le souffle » yangqi, de « nourrir les Esprits » yangshen, de « nourrir le Corps » yăngxíng, dont l’ensemble forme ce qu’on appelle « nourrir le Principe Vital » yăngsheng.

Deux remarques.

Quid des dames? En effet, bien loin d’être mises au rancart, les femmes sont très présentes dans le taoïsme et il y a autant d’immortelles et que d’immortels dans les panthéons. Alors quid de leur pratique sexuelles à elle ? Nous n’en savons rien et nous avouons ne pas avoir relu Van Gulik pour l’occasion, bien que Maspero en parle dans cet extrait, mais brièvement. Si donc une candidate à l’immortalité lit ces lignes, qu’elle n’hésite pas à prendre langue avec nous. Nous nous ferons une joie de concourir à son immortalité.

Par ailleurs, il faut bien se rendre compte que tout cela suppose une certaine organisation et un certain contexte social. Fréquenter de très jeunes filles, changer de femme tous les jours, l’époque est un peu chiche sur ces questions.  Nous craignons bien d’avoir à mourir un jour.

Mlle Evans et des amies, 1887 William Notman

Avant de vous lancer cet texte, qui est assez long, et pour dissiper tout doute que tout cela ait été vraiment mis en pratique, voici un extrait des mémoires d’un ancien Taoïste converti au Bouddhisme, Zhen Luan :

 Quand j’avais vingt ans, j’aimais les pratiques taoïstes et j’allais au phalanstère, guan, les étudier. D’abord on m’enseigna le procédé du mélange des souffles, des Trois, des Cinq, des Sept et des Neuf, et de l’union des garçons et des filles (ordonné par) l’Écrit‑Jaune. (On joint) les quatre yeux, les quatre narines, les deux bouches, les deux langues et les quatre mains de façon à opposer exactement le yin et le yang. Ils prennent exemple sur le nombre des vingt‑quatre souffles (de l’année). Ceux qui s’adonnent à cette pratique réalisent la Formule Réelle dans le Champ de Cinabre ; mais ils prennent garde au Secret‑défendu et n’émettent pas sur la voie ; ils ne doivent pas être jaloux les uns des autres. Pour ceux qui s’adon­nent à cette pratique, tous les maux et les périls sont supprimés ; on les appelle les Hommes‑Réels ; ils sont sauvés et voient augmenter le nombre de leurs années. On enseigne aux maris à échanger leurs femmes : ils mettent la luxure au-dessus de tout. Les pères et les frères aînés sont debout devant et ne savent pas rougir. C’est ce qu’ils appellent l’Art Réel d’égaliser les souffles ( zhongqi zhenshu). Aujourd’hui les daoshi s’adonnent tous à cette pratique, c’est par elle qu’ils cherchent le Dao. Il y a des choses qu’on ne peut exposer en détail.

Moine taoïste (circa 1930)

Le Souffle qi en se transformant produit de l’Essence, jing, l’Essence en se transformant produit les Esprits shen ; et l’un des buts de l’Adepte taoïste est de conserver à l’intérieur du corps tous ses Esprits, de les empêcher de se disperser, et même de les renforcer. La circulation du Souffle développe en l’homme le Souffle, et par là conserve la santé, guérit les maladies et prolonge la vie.

Mais à côté de ces procédés, il y en avait d’autres destinés à développer l’Essence, à l’économiser, à la conserver, et enfin à unir le yin et le yang, afin d’obtenir des résultats de guérison des maladies et de prolongation de la vie analogue à ceux qu’on obtenait en développant le Souffle. Les deux séries de procédés se complétaient mutuellement lorsqu’on « faisait revenir l’Essence » huanjing. C’étaient des pratiques sexuelles, les unes privées, les autres publiques, que la pudeur chinoise a rejetées dans l’ombre dans les temps modernes, mais qui ont joué un rôle important dans le Taoïsme ancien, malgré une vive opposition, au moins dans certains milieux, dès le temps des Six Dynasties…[…..]

Rien n’est dangereux pour la prolongation de la vie comme l’union sexuelle inconsidérée :

coucher avec une femme, c’est comme conduire un cheval au galop avec des rênes pourries ; c’est comme approcher d’une fosse profonde dont le fond est garni de sabres, et où on craint de tomber.”

C’est un des actes qui raccourcissent le plus la durée de la vie. On énumère ainsi en ordre progressif les choses interdites qui diminuent la vie :

Interdit (sous peine d’) un jour (de diminution) de vie : en mangeant la nuit, qu’on ne se rassasie pas. [NOTE : qui mange à se rassasier pendant la nuit diminue sa vie d’un jour.]

Interdit (sous peine d’) un mois (de diminution) de vie : en buvant la nuit, qu’on ne s’enivre pas [NOTE : Qui se couche ivre pendant la nuit diminue sa vie d’un mois.]

Interdit (sous peine d’) un an (de diminution) de vie : la nuit il faut rester éloigné des appartements intérieurs. [NOTE : Un seul coït yijiao diminue la vie d’un an.]

Interdit (sous peine) de la vie : la nuit il faut protéger le Souffle. [NOTE : Quand on est couché, il faut avoir l’habitude de fermer la bouche ; si on ouvre la bouche, on perd le Souffle ; de plus les mauvaises (influences) entrent par la bouche.]

Moines taoîstes, Shandong - circa 1900

Au contraire, celui qui sait non seulement n’en souffre pas, mais encore en tire avantage :  l’Empereur jaune coucha avec douze cents femmes et devint Immortel ; les gens du commun ont une seule femme et se détruisent la vie. Savoir et ne pas savoir, comment cela ne produirait il pas des résultats opposés ? Quand on sait le procédé, les maux provenant de coucher avec des femmes deviennent peu nombreux.

La simple continence ne saurait le remplacer, car elle est contre nature.

L’Empereur Jaune demanda à la Fille de Simplesse (traduit depuis Maspero pas Fille de simplicité), Sunü :

Maintenant je veux rester longtemps sans copuler ; comment ferai-je ?
La Fille de Simplesse répondit :
— C’est impossible. Le Ciel et la Terre ont leurs (moments successifs) d’ouverture et de fermeture ; le yin et le yang ont leurs (moments successifs) de répandre et de transformer. L’homme imite le yin et le yang. Si vous ne copulez pas, l’Esprit et le Souffle ne se répandront pas, le yin et le yang seront retenus et obstrués : comment vous réparer vous-même… ?

Elle ne convient même pas aux gens âgés.

La Fille Choisie Cainü (628) demanda à Pengzu :

Qu’un homme à soixante ans tienne enfermée son essence (629), est ce possible ?
Pengzu répondit :
— Non. L’homme ne veut pas être sans femme ; s’il est sans femme, son attention yi s’agite ; si son attention s’agite, ses esprits shen se fatiguent ; si ses esprits se fatiguent, sa longévité diminue… Quand on retient de force l’Essence, il est difficile de la conserver et facile de la perdre, en sorte qu’on la laisse échapper, que l’urine se trouble, et qu’on prend la maladie du succubat gui jiao zhi bing (630).

Au contraire l’union sexuelle est utile à qui sait s’y prendre comme il faut, et un auteur taoïste fait dire assez naïvement à la Fille Choisie : “On ne lutte pas contre le penchant naturel de l’homme, et on peut obtenir d’augmenter la longévité : n’est ce pas aussi un plaisir ?”

Une immortelle, circa 1591

[…] Ce qu’il faut […], c’est savoir utiliser l’acte sexuel et tirer avantage de son accomplissement pour la guérison des maladies, le prolongement de la vie et l’obtention de l’Immortalité. Le procédé le plus simple est décrit en termes crus que j’abrège un peu :

Le Taoïste Liu Jing dit :

— Le procédé à employer toutes les fois qu’on couche avec une femme consiste d’abord à s’amuser tout doucement pour que les Esprits se mettent d’accord ; c’est seulement quand ils sont émus parfaitement depuis longtemps qu’on peut s’unir. Pénétrez quand (le pénis) est faible, retirez le quand il est ferme et fort (636) ; pénétrez seulement sans émettre. Celui qui est capable de faire plusieurs dizaines de coïts en un seul jour et une seule nuit sans laisser échapper son Essence sera guéri de toutes les maladies, et sa longévité s’accroîtra. Quand on change de femme yinü plusieurs fois, l’avantage s’accroît ; si en une nuit on change dix fois de femme, c’est au suprême degré excellent.

Et le Sunüjing fait expliquer clairement par Pengzu :

— l’essentiel de la règle consiste à coucher avec beaucoup de femmes jeunes sans jamais émettre l’Essence plusieurs fois : cela rend le corps léger et écarte toutes les maladies.

Ce procédé simple est suffisant si on se contente de « nourrir le Principe Vital pour prolonger la vie ». Mais ce n’est qu’un exercice élémentaire ; ce à quoi il faut arriver, c’est à pratiquer l’art de « faire revenir l’Essence pour réparer le cerveau ». Un Livre des Immortels xianjing dit :

Le principe de faire revenir l’Essence pour réparer le cerveau consiste à copuler pour que l’Essence soit très agitée ; (puis) quand elle va sortir, on saisit rapidement (le pénis) avec les deux doigts médiaux de la main gauche en arrière du scrotum et en avant de l’anus, on serre fortement, et on expulse longuement le Souffle par la bouche en même temps qu’on grince des dents plusieurs dizaines de fois sans retenir le Souffle. Alors, quand on émet l’Essence, l’Essence ne peut sortir, mais elle revient de la Tige de Jade yujing (le pénis) et monte entrer dans le cerveau. Ce procédé, les Immortels se le transmettent ; ils font serment en buvant du sang de ne pas le transmettre à tort et à travers.

La plupart des auteurs taoïstes s’occupent moins de théoriser ce qui se passe à l’intérieur du corps que de décrire les pratiques qu’il faut accomplir. Ils insistent surtout sur les changements de femmes, qui sont un des traits essentiels de ces procédés : il faut changer de femme après chaque excitation ; c’est en changeant de femme qu’on obtient la Vie Éternelle. Et ils en expliquent la raison :

Le Daoshi au Bœuf Vert dit :… Si on couche constamment avec une seule femme, l’Essence et le Souffle de la femme s’affaiblissent peu à peu et elle ne peut donner grand profit à un homme ; de plus, cela fait maigrir.

Les changements doivent être fréquents ; mais les précisions qu’apportent sur ce point les auteurs sont plus théoriques que réelles : suivant l’Immortel Pengzu, douze échanges en une séance sont un procédé qui permet de garder dans la vieillesse un teint de jeune homme ; plus le nombre des échanges augmente, plus l’Adepte fait de progrès, et s’il arrive à neuf douzaines d’échanges, sa vie atteindra dix mille ans, toujours à condition d’interrompre à temps.

Le chemin du sperme vers le cervelet

Le choix des femmes qui doivent servir de partenaires à l’Adepte taoïste dans ces exercices a une grande importance. Pengzu recommande d’éviter celles qui connaissent elles-mêmes le procédé. En effet les femmes peuvent elles aussi le pratiquer et en tirer le même avantage que les hommes : il y a au moins un exemple célèbre : Xiwangmu, c’est (une femme) qui a obtenu le Dao en nourrissant le yin, et elle est ainsi devenue immortelle. Une femme qui sait cherchera son propre développement et par suite ne sera d’aucun profit à son partenaire.

Mais c’est surtout l’âge qui importe. Si on trouve des filles au-dessus de quatorze ou quinze ans et au-dessous de dix-huit ou dix-neuf ans, le profit sera le plus considérable ; en tout cas il ne faut pas qu’elles dépassent trente ans ; et même une femme qui n’a pas trente ans, si elle a eu un enfant, ne peut être utile. Certains recommandent de les choisir jolies ; d’autres n’y tiennent pas : il n’est pas nécessaire qu’elles soient toutes belles et charmantes ; on les prendra seulement jeunes, les seins pas encore formés, mais bien en chair.

Un autre ajoute qu’elles doivent avoir …les cheveux fins, les yeux petits,… le son de la voix harmonieux, que les os des quatre membres et des cent articulations disparaissent dans la chair et que les os ne soient pas grands, que les parties sexuelles et les aisselles n’aient pas de poils, ou si elles en ont qu’ils soient fins.

Jeune chinoise

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Mais ce qui importe le plus, c’est d’éviter celles qui ont certains défauts dont on donne une longue liste : celles qui ont la peau épaisse, celles qui sont très maigres de corps, celles qui ont une voix masculine et le souffle élevé, celles qui ont du poil aux jambes, celles qui sont jalouses, celles dont les parties sexuelles sont froides, celles qui mangent trop, celles qui ont dépassé quarante ans, celles qui ont le corps toujours froid, celles qui ont les os forts et durs, celles dont les aisselles sentent mauvais, etc.

  •  Laozi, au repos, fit ces vers de sept pieds afin d'expliquer le corps humain et toutes ses divinités : en haut, c'est la Cour jaune (la rate) ; en bas, la Passe de l'origine (l'extrémité de la colonne vertébrale ?) ; derrière, on trouve

  • En Chine, on chercherait en vain des représentations et une nomenclature des différentes parties du corps. Celles-ci n'apparaissent qu'à la dernière dynastie des Qing sous l'influence d'ailleurs du modèle occidental. Les principaux éléments du corps tels que la peau, les

  • Le Dao que l'on peut dire n'est pas le Dao, et le Nom que l'on peut nommer n'est pas le Nom. » En tant que cet indicible, le Dao est Spontanéité, ziran, il est hunyuan, l'origine du chaos. Or

Notes

(622) Yunji qiqian, j. 58, 6 a. La Demeure de l’Essence Jingshi est « en face du nombril, à la hauteur de la 19e vertèbre (on compte en descendant) dans l’espace vide de la colonne vertébrale, à l’endroit où la colonne vertébrale se rapproche de la vessie en des­sous ». C’est probablement aux vésicules séminales que doit s’appliquer ce nom.

(628) Cainü était le plus bas des trois grades de femmes non titrés du Palais Impérial sous les Han : les Belles Meiren, les Recluses Gongren, et les Filles Choisies Cainü.

(629) C’est l’opinion généralement admise même chez les Taoïstes :

« La Fille de Simplesse Sunü dit : A 20 ans, une émission tous les 4 jours ; à 30 ans, tous les 8 jours ; à 40 ans, tous les 16 jours ; à 50 ans, tous les 20 jours ; à 60 ans, l’homme doit tenir son Essence renfermée et ne plus émettre. » (Sunü jing 1 a.)

(630) Yangxing yanming lu, sect. 6, 9 a. — Sur la « maladie du succubat », voir Sunü­jing, 11 b :

« La Fille Choisie demanda : — D’où vient la maladie du succubat ?

Pengzu répondit : — Elle vient de ce que, lorsqu’il n’y a pas d’union du yin et du yang (union sexuelle), la nature la désirant beaucoup, les démons guimei sous de fausses appa­rences font copuler (les gens trop continents).

(633) Cf. Dongxuanzi, 5 a :

« Du 1er au 3e jour (après les règles), c’est un garçon, du 4e au 5e jour, c’est une fille, après le 5e jour, on ne fait que diminuer son Essence et user ses forces sans résultat. »

Le Sunüjing, 10 b, donne les mêmes indications, mais ajoute le conseil de choisir l’heure qui précède le lever du soleil : « après minuit, à l’heure du Chant du Coq (1 à 3 heures du matin) », à l’inverse du Dongxuanzi, 5 b :

« Laozi dit : Un enfant fait à minuit a la longévité supérieure ; un enfant fait avant minuit a la longévité moyenne ; un enfant fait après minuit a la longévité inférieure.

— Dongxuanzi est Li Dongxuan, directeur de l’École de médecine de la capitale, yiboshi, au milieu du VIIe siècle (Zhou Mi, Qidong yeyu, j. 13, 19 b, édit. du Baihai).

(636) « Qu’appelle‑t‑on faire entrer faible et faire sortir fort ? On introduit la Tige de jade yujing, entre la Corde du Luth qinxuan et l’Indentation en forme de grain de blé maichi jusqu’à ce qu’il devienne grand ; alors on le retire. L’introduire alors qu’il est faible, c’est ce qu’on appelle faire entrer faible et faire sortir fort. Si la décroissance (du yin) et la croissance (du yang) se fait en quatre‑vingt (‑un) mouvements, ce qui est le nombre du yang, c’est le mieux. Laozi dit : Qui fait entrer faible et fait sortir fort connaît l’art de (prolonger) la vie ; qui fait entrer fort et fait sortir faible, eût‑il le meilleur destin, il périra » (Yangxing yanming lu, j. 2, 13 a‑b).

— Sur les quatre-­vingt‑un mouvements, et le procédé de pénétrer neuf fois peu profondément et une fois profondément jiuqian yishen xhi fa, cf. Yufang bijue, 4 a ; Sumüjing, 3 b.

— Pour la valeur des termes anatomiques, voir Tiandi yinyang jiaohuan dayue fu, 2 b (Commentaire) : « La Tige de Jade, c’est la tige mâle nanjing… La Fille de Simplesse sunü, dit : Les parties sexuelles féminines, à 1 pouce de profondeur (2 centimètres) s’appellent la Corde du Luth ; à 5 pouces de profondeur (12 centimètres), le Grain de Blé, gaoshi, si on dépasse le Grain de Blé (la femme) meurt. » Le Grain de Blé est le col de l’utérus ; mais l’Indentation en forme de Grain de Blé ne paraît pas dési­gner le même point : il y a en effet une série de termes spéciaux désignant divers points du vagin, termes mentionnés (mais sans définition) dans le Yufang bijue, 4 a‑5 a.

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